Groupe Sida Jura

Covid et aide d’urgence pour les personnes vulnérables : engagement du GSI

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Pendant la pandémie et le semi-confinement le GSH a soutenu 98 personnes en situation financières et sociales précaires par 231 action d’aide financier et autres.

(Extrait diu PV de l’AG  du 30 juin 2021)

Il y a quelques décennies nous avons été confrontés à l’épidémie du sida et voilà qu’une autre pandémie nous a tous bouleversés dès le mois de mars 2020, le coronavirus nous a tous changés. Malgré ces incertitudes concernant la situation sanitaire, l’équipe du GSJ a rebondi, a cherché et la plupart du temps trouvé des solutions qui se présentaient aux problématiques présentées par le VIH et par le COVID-19.

Le team a fait preuve d’une grande réactivité face à l’ampleur de la crise, d’abord en répondant de manière rapide et engagée aux sollicitations d’urgence de la part des bénéficiaires (Personnes vivant avec (PVA), sans-papiers, TdS) et ensuite en acquérant des connaissances des outils nécessaires à la communication : Zoom, Teams, etc. Il a fait preuve de capacité d’adaptation et d’innovation afin de se rendre disponible, motivé, en améliorant la qualité et l’expertise de l’activité auprès des bénéficiaires.

Quelques actions et manifestations ont dû être annulées en 2020, cependant l’activité du GSJ a été très soutenue et réorientée selon les besoins urgents et essentiels ; de cette manière le GSJ a pu mener ses activités selon les directives et recommandations de l’OFSP, l’ASS et le SSA sans à aucun moment perdre de vue la mission et les objectifs de l’association.

…Ce qu’on imaginait au départ comme un accompagnement pour les bénéficiaires de notre institution s’est transformé en aide et soutien d’urgence. Les bénéficiaires étant des personnes séropositives, sans papiers, sans statut légal et surtout des travailleuses -eurs du sexe (TdS.)

En mars et avril 2020 et par notre réseau nous avons pu rapatrier une personne vers la Roumanie, deux vers Italie et trois vers l’Espagne. Nous avons accompagné celles et ceux qui ont choisi de rester dans les démarches afin prolonger les cartes sanitaires et/ou séjour, APG, etc. Il a été très satisfaisant de collaborer avec l’administration car les démarches étaient facilitées et sans grands obstacles.

En parallèle, APiS-Jura a fait appel aux Cartons du cœur et à l’Association pour les démunis Jurassiens de manière exceptionnelle pour une courte période car à leur tour ces associations ont fermé leurs portes. Les appels à l’aide prenant beaucoup d’ampleur, le but de notre association était de ne pas laisser ces personnes sans soutien financier, sans aide alimentaire, ni appui social et émotionnel.

Après une séance urgente, les antennes sida romandes actives dans le réseau APiS ont décidé d’une réattribution des fonds de la Coordination Romande des antennes sida (CoRom) puisque d’autres projets n’auraient pas lieu en raison de la pandémie. Rapidement, nous avons constaté que cette aide ne suffirait pas et nous nous sommes tournés vers le fonds cantonal par le Service de l’Action Sociale (SAS) qui a mis à disposition des cartes alimentaires pour les TdS du Jura. Nous avons répondu favorablement à la demande d’être le référent cantonal pour toute demande de soutien financier en lien avec le travail du sexe.

Les demandes étaient telles que le soutien s’est avéré rapidement insuffisant pour couvrir les besoins essentiels dans la durée jusqu’à que la Chaine du Bonheur et ProCoRé interviennent ; nous les en remercions infiniment.

Dès le 8 juin 2020 où la pratique de la prostitution était autorisée, nous avons constaté que les conditions de travail n’étaient pas favorables ni idéales et ,pour les plus âgées, la précarité était bien présente. Alors que pendant le semi-confinement les clients demandaient des prestations malgré l’interdiction, dès lors ils étaient rares – parfois ce sont le TdS qui n’étaient pas rassuré·e·s pour effectuer leur travail.

Les médiatrices APiS ont montré une grande disponibilité et ont continué à travailler de manière soutenue, circulant dans tout le canton et étant le plus proche possible du lieu de travail des TdS; nous avons été étonnés du nombre de TdS qui sortaient de l’anonymat en comparaison avec les visites des appartements et salons dit «officiels» que le GSJ par son projet APiS-Jura visitait avant le COVID-19. Grâce aux médiatrices nous avons eu accès à une tranche de population qui nous était inconnue avant. Le temps de travail des médiatrices a été augmenté en 2020 en raison de la pandémie. Il est à souhaiter que l’on puisse garder ces acquis. Un numéro de portable permet d’atteindre le team ou d’envoyer un message.

L’actualité que nous vivions a été relatée dans un article du journal Le Quotidien Jurassien et repris dans la revue de presse du Bureau de l’Egalité du canton du Jura ; l’hebdomadaire Echo Magazine, nous a aussi interviewé sur la thématique des travailleurs de l’ombre visibles en temps de pandémie.

La plupart de TdS provenaient d’Amérique centrale et du sud, la majorité avait un passeport/carte de séjour espagnol ou italien. D’autres TdS en provenance du continent africain étaient plus âgé·e·s et donc plus vulnérables. Nous avons remarqué que les TdS officiel·le·s (salon légal) sont plus jeunes et mobiles dans les différentes régions de Suisse et que les TdS indépendant·e·s (appartement privé) sont plus âgé·e·s et plus autonomes.

Malgré les effets négatifs de la pandémie, ce fut une période riche en échanges humains, des histoires de vie extrêmement bouleversantes. Une réalité que nous ignorions et des liens très forts se sont créés avec ces personnes. Des discussions autour de l’orientation et de l’identité sexuelle, la contraception, la parentalité, etc. ont eu lieu. Des moments partagés dans leur appartement ou dans nos locaux leur donnant libre accès à la connexion internet et offrant un moment de détente autour d’une boisson et de biscuits.

Grâce au réseau ProCoRé (p.ex. : Aspasie) nous avons adapté les directives et recommandations avec pictogrammes en plusieurs langues ce qui nous a facilité grandement le travail. Nous avons fortement fait la promotion du site internet Call me to play et de l’application Lexi.

Après les deux premières vagues qui ont perturbé nos activités durant les 3 premiers trimestres de l’année nous avons eu quelques semaines de répit sans pour autant que le travail du sexe ne puisse reprendre et ceci pour d’autres raisons que l’interdiction : d’une part des craintes et moins de disponibilité de la part de clients probablement en raison du télétravail, d’autre part les déplacements à travers le pays au-gré des autorisations et interdictions des ouvertures.

Le Gouvernement Jurassien dans sa conférence de presse du vendredi 23 octobre 2020, a annoncé de nouvelles mesures, entre autres la fermeture de salons érotiques ce même jour. Les TdS ont attendu l’autorisation de pratique qui est arrivée avec le printemps 2021.

Nous avons constaté plus d’indépendant·e·s dans des appartements et l’occupation de chambres dans des hôtels, souvent dans la clandestinité ce qui les rend encore plus vulnérables. Financièrement, APiS-Jura a bénéficié depuis le début de la pandémie du soutien de la CoRom, ProCoRé, le SAS, la Chaine du Bonheur et des Cartons du cœur. Ceci a permis de venir en aide aux TdS au Jura en distribuant des articles de première nécessité (colis et cartes alimentaires, hygiène) ainsi que du matériel de prévention (préservatifs masculins et féminins, lubrifiants, gel hydroalcoolique, masques). APiS-Jura a pu honorer des factures d’assurance maladie, loyers, de l’argent liquide a été aussi remis. Par contre, nous ne sommes pas entrés en matière pour des dettes antérieures et qui précarisaient les TdS, cependant nous avons aiguillés deux personnes sur un plan de désendettement. Nous avons accompagné·et soutenu les TdS du Jura dans des démarches administratives telles prolongation de séjour, baisse de loyer ou négociation avec des propriétaires, APG, etc. Une personne a souhaité qu’on l’accompagne lors des démarches pour une réorientation professionnelle.

Grâce aux compétences linguistiques du team APiS-Jura nous avons trouvé des solutions aux problématiques posées. Cependant, à deux reprises nous avons dû faire appel à des interprètes communautaires par téléphone.

Des situations particulières se présentaient à nous et nous avons cherché des professionnels avec une expertise en transidentité qui ont permis de trouver des réponses aux sollicitations.

98 personnes ont été soutenues, 231 aides octroyées pour une valeur d’environ 140'000 francs.

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